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Un film à ne pas manquer : « Le Quatuor »

Entre chaleur étouffante, orages, désertion des parisiens pour laisser les rues suffocantes aux hordes de touristes débraillés, le refuge le plus sûr est encore la bonne salle de cinéma.

Le dernier film de Yaron Zilberman, produit en 2012 et sorti en France le 10 juillet 2013, vaut le détour.

A Late Quartet traduit en Le Quatuor, n’est certes pas une « comédie » comme on l’annonce à tort sur Allo Ciné, mais plutôt le traitement en profondeur de l’amour de la musique qui lie des êtres humains dans une même passion au détriment de leurs propres sentiments humains.

L’ivresse de la musique, la comprendre, la faire, la travailler, la travailler encore, pour la livrer enfin à un public qui s’énivrera de cette cohésion surhumaine entre les notes écrites par un Beethoven ou un Schuman dans les siècles passés, et l’interprétation de ces notes par des virtuoses du XXI° siècle, quelque soit leur nationalité, leur sexe, leur histoire personnelle. Il vont produire cet instant magique, ce moment sublime où la musique envahit le cœur, le corps et l’esprit, de la même manière que l’avait voulu leur compositeur.

Il semblerait que Yaron Zilberman ait bu lui-même, quand il était petit, de cette « potion magique » pour la transmettre ainsi à un public de cinéphiles pas forcément mélomanes. Qu’en comprend-il, ce public ? Ce qu’on lui montre, avec élégance, retenue, le travail de la musique en une vie entière.

Ce quatuor formé de 4 musiciens liés par l’amour de la musique et de la perfection de la performance musicale, est saisi au moment où tout bascule lorsque le violoncelliste apprend qu’il est atteint de la maladie d’Alzheimer et qu’il ne pourra plus jouer.

Les trois hommes du quatuor, le premier violon, le second violon, le violoncelliste et la femme altiste se déchirent, les couples tanguent, le petite étudiante de musique du quatuor, elle-même violoniste, se lance dans une aventure amoureuse sans lendemain avec le premier violon.

Mais tout finit bien. Le quatuor restera le quatuor. Le violoncelliste tirera sa révérence en public, et sera remplacé par une autre violoncelliste, dévouée et passionnée comme lui.

Les acteurs sont remarquables : Christopher Walker interprète le violoncelliste, Mark Ivanir le premier violon, Philip Seymour Hoffman le second violon, Catherine Keener, le violon alto, Imogen Poots, la fille turbulente mais excellente musicienne de ces deux derniers, et Liraz Chahri, la fascinante danseuse espagnole au sang chaud.